London Bridge is Falling Down
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Angleterre. 24ème siècle. Entre les crimes et les meurtres, la ville de Londres n'est plus du tout ce qu'elle était...
 
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 Do you mean, chaos ? [Tara]

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Frankline Tickwerth

Frankline Tickwerth


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MessageSujet: Do you mean, chaos ? [Tara]   Do you mean, chaos ? [Tara] EmptySam 18 Sep - 18:50

    01:24 am. Quartier commerçant de Londres.


    Quatre ombres se faufilent entre les ruelles. Des bruits de pas sourds. Des talons qui claquent sur le pavé. Et évitent les lampadaires.

    Frantic avait passé une sale journée. Trop de clients —même si c’est difficile à dire— moyennant quoi elle avait parcouru tout Londres pour dénicher dans une niche sous un pont un marginal trop endetté ou un concurrent entouré de ses putes dans une boîte de nuit peu fréquentable. Elle n’avait eu le temps de dormir que trois heures la nuit dernière, après être passée à la Taverne. Rien que d’y penser, la jeune femme porta sa main à son nez, qu’une armoire à glace lui avait fracturé d’un crochet droit furieusement bien placé. En même temps, les lèvres de Frantic s’étirèrent en un mince sourire satisfait. Le colosse en avait eu pour sa part. Le contact froid du revolver contre sa poitrine la conforta dans cette idée : elle se sentait puissante et indestructible.
    Bon, ce soir-là, la mercenaire avait peut-être un peu abusé de l’héroïne. Un tout petit peu, bien entendu.

    En ce même instant, la fatigue accumulée au cours de ces trois derniers jours commençait de se faire ressentir. Elle devenait petit à petit un boulet encombrant, qui retenait Frankline dans sa course, lui empêchait d’être aussi discrète que ses compagnons, bien malgré elle, et entraînait ses paupières vers le bas. La jeune femme n’était pas à l’origine de cette excursion nocturne, mais elle avait accepté d’y participer, et elle se devait —c’était une question d’honneur et de satisfaction personnelle— de paraître l’égale de ses compères et même supérieure à eux, histoire de redorer son blason. Face à des jeunes hommes de cette trempe-là, elle n’avait pas le choix... A vrai dire, il y avait une seconde raison. Frantic était aussi fauchée que les trois autres punks qu’elle accompagnait, et ses dépenses avaient largement fait fi de ce «léger» inconvénient. Pour le coup, elle avait pu profité de certainement une des meilleures cocaïne circulant à Londres, se payer nombre de cuites à la Taverne, et autres belles choses dans le genre. Mais désormais, elle sentait que l’endettement pesait au-dessus de sa tête comme une lourde épée de Damoclès. Les trois autres punks étaient à vrai dire dans la même situation qu’elle : jeunes, avec le sentiment d’être libres et maîtres d’eux-mêmes, dilapidant leurs maigres économies, et finalement vite rattrapés par la réalité : lorsqu’on a des dettes, soit on trouve un moyen rapide pour s’en débarrasser, soit d’autres se chargeront de se débarrasser de vous.
    Dans ce cas-là, ils avaient trouvé un moyen rapide. Très rapide. Du reste, ils pensaient que ce serait rapide.

    Le quartier commerçant de Londres était fascinant : à la fois dynamique la journée, il semblait au contraire aussi morbide et triste qu’une morgue dès le soleil couché. La situation parfaite. Les quatre mercenaires étaient quasiment sûrs de n’être pas remarqués, d’autant plus qu’ils se mouvaient avec la plus grande discrétion possible —pour des espèces d’adolescents armés jusqu’aux dents et parés de coupes hirokoises et de New Rock. Bien qu’ayant préparé leur coup, c’est-à-dire déterminer comment ils agiraient une fois dans le magasin, et ce qu’ils prendraient à ce moment-là, il manquait toujours une information, pour le moins, capitale : à quelle boutique s’attaquer ?
    A cette heure-ci il était bien évident qu’aucune échoppe n’était ouverte. Il faudra donc défoncer la porte, où casser une vitre, à condition qu’il n’y ait pas d’alarme. Les magasins de vêtements ne faisaient pas assez de bénéfices, surtout à cette époque, il fallait une boutique qui vendait des choses dont les londoniens avaient besoin, comme... des vendeurs d’armes, des tatoueurs, ou de la nourriture. Dans tous ces cas, on pouvait être sûr que la caisse était remplie. Et prête à être vidée.

    Au bout de dix minutes de course dans tout le quartier, après avoir évité la moindre lumière, escaladé des murs, renversé des poubelles en étouffant une injure, les quatre mercenaires s’enfoncèrent dans un minuscule cul-de-sac entre deux hauts bâtiments et s’assirent pour reprendre leur souffle. Haletant, le visage perlé de minuscules gouttes de sueur que même la légère brise nocturne ne parvenait à sécher, les punks se regardèrent. Dans leurs yeux se reflétaient l’illusion superficielle de puissance, d’invincibilité, et surtout, dans leur nez ou au creux de leur coude, circulait un sang souillé par la poudre blanche. Après quelques instants, Frantic prit la parole. Sa voix dénonçait un léger agacement, ou plutôt un certain désir d’en finir le plus rapidement possible.

    «Alors, on va où, et on fait quoi ?»

    Sa question resta sans réponse. On aurait dit trois gamins engueulés par leur mère, tellement leur visage resta fermé et indécis. Finalement, au bout de quelques secondes, celui qu’on appelait Jimi, désigna du bout du doigt un point de lumière à l’autre bout de la rue piétonne.

    «Là-bas, c’est encore allumé. Pourquoi on va pas voir ?
    - Logiquement, si c’est allumé c’est qu’il y a quelqu’un, répondit sèchement Frantic en passant une main dans ses courts cheveux décolorés.
    - Justement ! s’exclama Malo, Jimi a raison, si y’a quelqu’un, pas la peine de défoncer la porte, pas la peine d’exploser la vitrine : on rentre, pas d’alarme, rien du tout, juste un flingue sur le vendeur et il nous file gentiment le fric.»

    Frankline dévisagea ses interlocuteurs. L’idée n’était pas si mauvaise, et elle était d’autant plus étonnée que Jimi ait pu proposé quelque chose de relativement réfléchi. Elle jeta un regard interrogatif à Keynes, qui hocha la tête et fit une moue indécise. Pourquoi pas, après tout ? Ils étaient tous armés, et face à quatre punks de leur trempe, la jeune femme doutait de la capacité du vendeur à faire face. Cependant, même si tout la poussait à agir au plus vite, Frantic redoutait quelque chose. Ce qu’on appelle communément intuition féminine, à vrai dire. La jeune mercenaire fixa tour à tour ses compagnons, puis, comme ayant repris de l’assurance, elle se leva et jeta par-dessus son épaule de sa voix grave :

    «On go, alors.»

    Frankline regretta amèrement d’avoir craint quoique ce soit en arrivant devant le magasin. Elle se permit même un regard dubitatif vers Jimi. Ils allaient vraiment s’attaquer à... ça ? La boutique avait une allure de maison de pain d’épice : on pouvait apercevoir à travers la vitrine des murs couverts de sucreries, des bocaux multicolores remplis de divers bonbons plus ou moins douteux, et partout, de la couleur, partout cette impression de joie de vivre qui faisait de la confiserie une espèce de havre de bonheur isolé de la rue, de son univers de saleté et de dangers. Frantic ne se sentait pas le moins du monde attirée par ce joli monde sucré. Ça lui donnait même la gerbe. Mais elle ne pouvait s’empêcher de penser à tous les petits londoniens pour qui l’étroite boutique devait être le paradis sur terre. Elle imaginait ceux qui collaient leur nez morveux sur la vitrine et bavaient d’envie devant les caramels mous dans le bocal posé sur la petite étagère, devant les marshmallows piqués en brochette qui formaient un gros hérisson près du comptoir. Tout ce sucre...
    Frantic se retourna brusquement et saisit Jimi par le col :

    «T’es con ou quoi ? T’as faim, t’as pas bouffé depuis deux jours, ou tu nous fais une crise de diabète ? Y’a rien d’autre que des putains de bonbons là-d’dans ! Rien d’autre ! Tu nous fais marcher dans toute la ville pour dévaliser une espèce de magasin pour gamins ? Mais t’es vraiment un gros connard, quand tu veux, merde !»

    Keynes saisit Frantic par la manche, essayant de la contenir, tandis que Malo lançait des coups d’œil inquiets à l’intérieur de la confiserie. La mercenaire avait un peu forcé la dose sur la coke, et la voilà qui pétait les plombs... Elle avait même sortit son revolver, faisait de grands gestes, menaçait de distribuer des coups de poing à Jimi, lequel regardait la tigresse en furie se déchaîner contre lui sans comprendre la faute qu’il avait commise.
    Ce que les quatre mercenaires n’avaient pas dû saisir, c’était qu’ils étaient debout devant la vitrine, sous les néons qui éclairaient l’entrée, et que tout le bruit qu’ils faisaient aurait pu réveiller une armée entière. Quoique pour réveiller la propriétaire de la confiserie, c’était largement suffisant.
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