London Bridge is Falling Down
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Angleterre. 24ème siècle. Entre les crimes et les meurtres, la ville de Londres n'est plus du tout ce qu'elle était...
 
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 Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa

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Lucius Carter

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MessageSujet: Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa   Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa EmptyJeu 22 Avr - 8:39

    Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa 100422022859196751
    People I say it's so early in the morning
    It's a quarter till three
    We're sittin' here talkin'
    Over cigarettes and drinking coffee ...

    [ Ottis Redding ]

    Lucius n'aimait pas marcher sous la pluie. Pour être plus exact, il n'aimait pas marcher tout court. On pourrait alors se demander : qu'est-ce qui l'avait donc poussé à sortir de sa tanière de livres ? L'ennui peut être ? Ce sempiternel spleen qui venait sans cesse frapper à la même porte ? Sans doute, il vous aurait répondu : sans doute. Quoi qu'il en soit, Mr Nobody avait laissé Ulysse, Holmes et autres à leur occupations fictives, s'était emparé de son parapluie, et était sorti dans les rues londoniennes.

    Comme à son habitude, il était tout de noir vêtu et, pour ne pas manquer à la règle, son parapluie était de cette même couleur funèbre. Lucius avait porté une main sur son visage. Il ne voulait pas être dérangé par la pourriture et les relans de mort qui flottaient dans l'air. Londres, la belle cité de Londres. Magnifique ville laissée à l'abandon de charognards. Son regard balaya la rue dans laquelle il se trouvait : tout était soit en ruine soit en train de le devenir. Il aurait pu écrire des vers parfaits pour embellir la scène ...


    Londres, Londres, tu meurs
    Tu étais notre mère à tous, tu nous as enfanté,
    Nourri, Aimé
    Si seulement nous t'avions écouté
    Maintenant telle une vulgaire pute
    Tu nous recueilles tous en ton sein
    Nous
    Les affamés.


    Oui, il aurait pu écrire de très beaux vers. Mais il n'allait tout de même pas s'arrêter en pleine rue pour céder à ses envies, non ? Qui plus est, s'adosser à un quelconque mur revenait à salir son pardessus et Lucius était beaucoup trop vaniteux pour cela... Non, il préférait continuer à siffler nonchalamment. Continuant de prétendre que le bruit incessant de la pluie ne le gênait pas, que l'eau ne pénétrait pas dans ses chaussures (que voulez vous ... Difficile de trouvez des vêtements de qualité lorsque tout fait défaut !) ...

    Lucius se rapprochait de sa destination. Étrangement, on s'écartait sur son passage. Cela ne le faisait que sourire. Il en était toujours ainsi lorsqu'il se promenait dans Londres, enfin plutôt, lors des quelques rares fois où il daignait sortir. Il ne savait pas quel sorte de malaise saisissait les autres à son arrivée. Et même s'il l'avait su, il n'aurait rien fait pour que cela change. Peut importe, du haut de son mètre quatre vingt, ses yeux ne fixant rien et tout de noir vêtu, il ignorait que parfois ... On le prenait pour la Mort en personne.
    Et même si les londoniens étaient désespérés, ils ne voulaient pas mourir. C'était une pensée assez curieuse. Parce que, dans le fond, lorsqu'on est désespéré, c'est qu'on ne croit plus en rien, c'est qu'on est prêt à tout abandonner ... Alors pourquoi ne pas accepter le sort que pourrait leur apporter Mr Nobody ? ... Excellente question. Cependant, le dit Mr Nobody n'était pas d'humeur à tuer aujourd'hui, et ce, même si un poignard était niché dans la poche intérieur de son manteau ... Simple précaution, vous répondra t-il.

    Il finit par arriver à la Taverne. Et à son plus grand désarroi, l'endroit était bondé. Mais à quoi donc s'attendait notre cher Mr Nobody en sortant à 11heures du soir ? Certainement pas la tranquillité à laquelle il avait aspiré. Peut importe, pensa t-il, il ferait avec. Et, lorsqu'il entra, son parapluie était toujours ouvert. Très franchement, il ne croyait pas aux malédictions ou autre grigri de la sorte, il ne voulait tout simplement pas être trempé.

    Lucius ferma son parapluie dans un geste fluide tandis que ses yeux parcouraient la salle, à la recherche d'une personne en particulier. Il ne mit pas très longtemps à la trouver, en même temps, elle ne passait pas inaperçue avec sa crinière flamboyante. Il continua de la fixer encore quelques secondes jusqu'à ce que leurs regards se croisent et, Lucius la fixait encore lorsqu'il s'installa à une table à l'écart.

    Il espérait que le message était clair. Il devait lui parler, maintenant.


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MessageSujet: Re: Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa   Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa EmptyVen 23 Avr - 14:18

    It’s raining tonight.
    But this rain can’t purify London.


    La pluie battait les vitres de la Taverne, inlassablement et sa triste mélopée se perdait dans le brouhaha constant des lieux. Les ivrognes beuglaient, les verres s’entrechoquaient, les appels fusaient, on se hélait d’un bout à l’autre de la grande salle sans se soucier des gens qui se trouvaient aux alentours. Bref, la cohue habituelle, et Althéa se faufilait entre les tables, commandes en main, vêtue d’un pull léger et de l’un de ses éternels jeans. Habile et féline, elle se glissait d’une table à une autre, en esquivant mouvements brusques et mains baladeuses, une danse quotidienne qui aurait pu être élégante si les lieux s’étaient prêtés aux représentations. Néanmoins, il ne s’agissait ici que de soulards aux cerveaux imbibés d’alcools, de personnes qui buvaient pour ne pas perdre la raison –ou parce qu’ils l’avaient déjà perdue, car après tout, Londres de nos jours n’était plus vraiment un endroit où il était aisé de conserver un esprit sain dans un corps sain.

    On la héla, encore.
    Elle virevolta parmi les clients, s’exécuta en parfaite serveuse : elle prenait le pli, sa couverture devenait de plus en plus crédible, et elle s’en réjouissait. Enfin, autant que possible, du moins, car Althéa, cette chère lunatique, ne pouvait pas se réjouir de quoi que ce soit plus de quelques heures pas jours. En ce moment même, elle maudissait son travail, qui la retenait coincée ici. Car nuage toxique ou non, elle n’avait qu’une envie : sentir la pluie froide et nocturne s’abattre sur elle. Or, cela n’arriverait pas avant l’aube, en admettant que la pluie fût encore dans les bonnes grâces de miss De Lahelles. Versatile, et pas qu’un peu.
    Elle lança une œillade mauvaise à son collègue qui se cassait une fois de plus sans, lui laissant le service de la nuit. Elle avait horreur de ça ! Mais elle se voyait mal se lever pour ouvrir à neuf heures le lendemain, alors, elle se contentait de rester avec le patron le soir. Elle faisait face au tumulte, mais cela restait du tumulte d’ivrognes. Le matin, elle risquait beaucoup plus de se faire agresser, pour vider la caisse tant qu’il n’y avait pas grand monde. Rien de très réjouissant, si bien qu’elle acceptât malgré tout ces petits arrangements sur les horaires. Ce qui, par ailleurs, ne l’empêchait pas de pester.

    La soirée pouvait-elle encore empirer ?
    Oui, de toute évidence. Si la jeune femme se félicitait plus tôt pour la qualité de son travail pour recueillir des informations, voilà que son identité risquait gros. Elle intercepta en effet le regard de son chef adoré. Certes, personne ne pouvait vraiment le connaître. Et personne ne se doutait de la relation qu’ils entretenaient. Pour les autres clients, il n’était qu’un énergumène de plus, Mr. Nobody, un illuminé accompagné de ténèbres, enfin, quelqu’un qui palliait l’existence londonienne à sa manière. Et voilà qu’il la fixait, comme quoi il devait lui parler ?
    Elle leva les yeux au ciel, excédé, avant d’aller prendre quelques commandes, les servir. Il n’était pas question qu’elle se précipite vers Lucius, même en prétendant parler bouquin. Jamais elle n’envisagerait de telles approches, grotesques et complètement en décalage avec le dédain ou la crainte qu’éprouvaient la plupart des gens présents en ces lieux à son égard. Quoi qu’il en soit, Althéa ne daigna pas lui témoigner son attention pendant quelques minutes. Et lorsqu’elle se présenta à lui, plateau en main, elle se contenta de lui demander, d’un ton froid :

    « Qu’est-ce que je vous sers ? »

    Cela avait le mérite d’être relativement clair.
    Elle ne comptait pas saboter son travail à présent, bien qu’elle se demandât ce que pouvais bien lui vouloir Lucius. La curiosité faisait partie du caractère d’Althéa, elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur bien des choses, pour un peu que son intérêt fût attisé, que quelque chose accrochât ses sens. Son regard noisette avait toujours cette manie de se balader partout, elle ne pouvait s’empêcher d’entendre ce qui ne lui était pas destiné, à vrai dire. Alors, elle cogitait, tout simplement, à une solution pour son épineux problème. Vraiment, où avait-il donc la tête, ce chef rebelle ? Elle haussa un sourcil à sa propre question, tout en toisant le curieux personnage. S’il l’agaçait, il n’en restait pas moins son unique espoir d’obtenir la liberté qu’elle souhaitait tant.
    Aussi surprenant cela puisse paraître, Althéa prit la décision de prendre sur elle, c'est-à-dire de ne pas agresser Lucius à la première occasion. Elle ne voulait surtout pas s’attirer ses foudres, dans le fond. L’homme qui lui faisait face était mystère, et qui dit mystère dit imprévisible. Elle avait laissé ses espoirs entre les mains d’un parfait inconnu, et devait désormais subir les conséquences de ses actes. Elle pouvait bien faire un effort, n’est-ce pas ?
    Du moins, espérons-le.


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MessageSujet: Re: Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa   Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa EmptyDim 25 Avr - 8:07

    Au début, elle préféra l'ignorer. Lucius se contenta d'un simple sourire tandis qu'il retirait son pardessus. C'était une réaction tout à fait naturelle, et puis après tout, il était tellement vaniteux que sa propre compagnie lui suffisait parfois. En plus, notre cher Mr Nobody avait l'habitude qu'on l'ignore. Et, il n'était pas bête, il savait que communiquer sur le lieu de travail de sa chère complice s'avérerait être très ... Difficile. Mais il aimait les défis. Ou plutôt, l'ennui dans lequel il se trouvait souvent l'avait contraint à apprécier les défis. Ou alors il lisait tout simplement trop ! Mais passons, nous ne sommes pas là pour juger les vices et les pêchés de chacun. (Surtout que ceux de Lucius étaient tout à fait honorables.)

    Mais Mr Nobody savait que le silence de sa complice ne serait que de courte durée. Après tout, nous étions dans un bar, et cela aurait été plus qu'étrange qu'elle ne vienne pas prendre sa commande. Lucius mit ses lunettes sur son nez et jaugea la clientèle, et, oui cela arrivait même pour un gentlemen de son envergure, il eut aussitôt envie de vomir. On aurait dit que la crise, la guerre et la pauvreté n'avait fait que révéler tout ce que Londres avait ... De pire. Des ivrognes, des mendiants, des prostituées. Vraiment, il ne comprenait pas pourquoi Althéa avait choisi ce
    type de couverture. Qui plus est ... Il ne comprenait pas pourquoi elle avait choisi de travailler tout court. Là bien évidemment, ses manières d'enfant pourri gâté (il savait qu'il en était un et se contentait de le dire en souriant) reprenaient le dessus. Que voulez vous ? C'était ainsi qu'il avait été élevé, et il n'avait pas l'intention de changer quoi que ce soit.

    Cette pensée, plutôt puérile en fait, le fit sourire. Attention, il était de ceux qui ne souriaient vraiment qu'en de très rares et avec un public trié sur le volet. Ici, il s'agissait d'un simple sourire en coin; le genre de sourire qui disait tout et rien à la fois. Et il avait encore cette expression sur le visage lorsque sa chère complice dirigea vers lui, plateau en main. Lucius fixa alors sa crinière : si ses yeux étaient considérés comme démoniaque, que devait-on dire de l'époustouflante chevelure d'Althéa ? C'était l'une des premières choses qu'il avait remarqué chez elle, était-ce sa couleur naturelle ou alors une simple teinture ? Le doute subsistait, peut-être qu'il devrait tout simplement le lui demander ...


    « Qu’est-ce que je vous sers ? »

    Il fut cependant ramener à la réalité par le ton relativement froid de la jeune femme, et tout dans sa posture, y compris la façon dont elle tenait son plateau, sous entendait qu'il n'était pas le bienvenue. Mais l'expression de Mr Nobody demeura inchangée, il continua de la fixer, ce sourire très dérangeant sur les lèvres.

    Au début, il ne dit rien. Il laissa un silence pesant s'installer entre eux. Enfin, « un silence », plutôt un simulacre de paix relative : les autres clients du bar continuaient de produire un tumulte incessant autour d'eux. Mais Lucius ne disait rien. Tel l'adversaire redoutable qui ferme les yeux lors d'une partie de poker, ou encore l'amateur qui est confronté à un maître de roublardises, il calculait son prochain coup, misant tout sur la surprise, mais aussi sur la grâce et l'élégance. Est-ce que Mr Nobody envisageait tout de cette manière si froide et si tactique. Oui, même la mort d'un individu.


      « Du thé s'il vous plaît ... Enfin ... S'il y en a dans cet endroit » dit-il enfin.

    Avait-elle perçu le sarcasme ? Probablement. Mais ceux qui n'avaient pas souvent affaire à lui n'aurait sans doute pas fait attention, car sa voix claire ne laissait absolument rien transparaître. Véritable appel au calme et à l'autorité, elle complétait le masque qui lui servait de visage. C'était de telles aptitudes qui lui permettaient d'asseoir son rôle de leader. Ça est le fait qu'il ne se désistait jamais devant quelque sacrifice humain. Mais laissons de côté ses funestes pensées ...


    « J'aimerais également savoir s'il est possible que vous vous joignez à moi quelques instants ... Je ne vous retiendrai que quelques minutes, promis. » ajouta Mr Nobody

    Avant, il avait pour habitude de ne jamais tenir ses promesses, pourquoi ? Parce que sinon les gens se faisaient de faux espoir et revenaient lui demander de l'aider. Mais à présent, il n'avait plus le choix. Des gens, Althéa et bien d'autres encore, lui avait confié leurs rêves et leur espoir. Oui à lui, le parfait inconnu.
    Il avait bien l'intention de les aider, mais sa vanité avait des limites : il ne pouvait pas le faire seul.


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MessageSujet: Re: Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa   Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa EmptyMar 27 Avr - 6:35

    I’m not your maid neither your waitress.
    Just a tool, a weapon.


    Sarcasmes, ô doux sarcasmes.
    Althéa leva les yeux au ciel une fois de plus, exaspérée par le comportement de cet individu. Pourquoi lui faisait-elle confiance, déjà ? Ah, c’est vrai. Il prétendait pouvoir lui offrir la Liberté dont elle rêvait. Elle se demanda tout de même si elle n’était pas un peu trop crédule. Certainement. Mais il paraîtrait que l’espoir faisait vivre, du moins, c’était une opinion commune assez répandue. La preuve ? Tous ces saoulards n’avaient pas encore totalement perdu espoir, sinon, ils ne se taperaient pas sur la gueule et ne continueraient pas à revenir chaque jour. Sauf s’ils étaient tous trop lâches pour se faire exploser la cervelle en bonne et due forme, cela allait de soi.
    La jeune femme passa une main dans sa chevelure flamboyante, signe de lassitude, généralement, puis daigna enfin marmonner à contre cœur :

    « Je devrais pouvoir vous trouver du thé. »


    Elle fut tentée de répondre à sa demande d’un ton sec et froid, qu’elle ne pouvait absolument pas se permettre de perdre son temps, qu’il était hors de question qu’elle discutât avec lui ne serait-ce que quelque secondes. Un acte inconsidéré, de toute évidence, inutile, perfide, enfin, rien de très adapté à la situation actuelle, ni de très réfléchi. Cela aurait été une bêtise d’une puérilité affligeante et Léa le réalisait parfaitement. Décidant de se montrer sage et adulte, elle ajouta donc sur un ton plus bas, nettement moins avenant tout en se penchant vers son interlocuteur :

    « Par contre, je travaille. Je me doute que ce mot n’a pas de grande signification pour vous, mais je n’ai aucune envie d’être virée. Alors, je ne vous accorderais que quelques minutes. »


    Elle se redressa et se dirigea vers le reste de la salle, ramassant à nouveau les verres sur son passage, prenant les commandes, affichant un air résolument contrarié. Depuis l’incident avec le colosse et la folie de Frantic, les clients cessaient de la provoquer inutilement. Alors, quand elle était clairement de sale humeur, mêmes les mains baladeuses cessaient de se promener où bon leur semblait. Une fois au comptoir, elle se força à expirer calmement. Elle n’allait pas perdre son boulot pour si peu, loin de là. Seulement, sa réputation d’individu étrange n’en serait qu’accentuée, ce qui ne l’arrangeait pas des masses. Peut-être devrait-elle trouver un prétexte ? Tout le monde ou presque savait qu’elle était originaire de la noblesse française, elle pourrait très bien prétexter que Mr Nobody avait quelques bons livres à lui prêter. Et s’il l’agaçait trop, elle ferait semblant de repousser des prétendues avances, en public. De quoi blesser suffisamment son Orgueil s’il dépassait le temps imparti.
    Son idée machiavélique lui semblait être un bon compromis, et elle prépara du thé au jasmin (quoi ? S’il n’aimait pas le thé au jasmin, tant pis pour lui. Il n’avait qu’à préciser) avec une docilité déconcertante. Pendant que le thé infusait, elle apporta ses commandes en salle, l’air serein, à la plus grande surprise de la clientèle. Difficile de trouver plus lunatique et plus imprévisible que cette chère Léa. Un aller-retour de plus. Une fois derrière le comptoir, elle indiqua au patron qu’elle prenait sa pause, tout en se saisissant de la théière et de deux tasses. Oui, elle comptait bien boire du thé elle aussi, et alors ? Lucius n’allait pas lui piquer sa crise parce qu’elle osait se servir du même récipient que lui. Du moins, il n’avait pas intérêt.

    Quelques minutes s’étaient écoulées lorsqu’elle revînt à la table du chef. Elle posa la théière, les tasses, sans un mot, avant de se laisser tomber sur une chaise en face de Mr. Nobody. Elle vrilla son regard noisette sur lui, reflet parfait de sa contrariété, et repoussa une mèche écarlate qui lui tombait devant les yeux.

    « Je vous écoute »
    , lâcha-t-elle simplement.

    Hm ?
    De toute évidence, elle considérait qu’il était assez grand pour se servir tout seul. Impolitesse ? Absolument. Volontaire ? Évidemment. Elle ne comptait pas laisser son chef débarquer ici pour qu’il eût le plaisir qu’elle le servît. Elle lui livrait suffisamment d’informations comme ça, et elle ne comptait pas le laisser prendre de mauvaises habitudes. Vous imaginez un peu, vous, en pleine réunion importante, cet énergumène réclamer du thé à Althéa, sous prétexte qu’elle était Serveuse à la surface ? Stupide, complètement frappé et surtout, cela pousserait notre jeune demoiselle si bien éduquée à pousser des hurlements offusqués et brailler des insultes qui n’avaient pas grand-chose à faire dans son vocabulaire d’origine. Une catastrophe à éviter, en gros. Elle avait cependant la décence de le laisser se servir en premier. Aimable, n’est-ce pas ? Elle attendait patiemment, désormais, pianotant de ses doigts agiles sur le bord de la table. Si elle avait l’air disposée pour une discussion, elle n’en restait pas moins attentive à ce qui se déroulait dans la salle, et se hérissait aux regards insistants qui se posaient sur l’étrange couple qu’ils devaient présenter. Elle n’en montra rien, pour le moment du moins, mais la connaissant, il valait mieux se méfier : quel client pourrait se ramasser la théière en pleine tronche, pour avoir murmuré une remarque à ce sujet ?

    Et bien entendu, le temps était compté.
    Alors, Mr Nobody ?

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MessageSujet: Re: Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa   Cigarettes and Coffee ... And Tea | Althéa EmptyVen 7 Mai - 16:10

    Apparemment, Althéa s'était habituée à la personnalité plus que ... exceptionnelle dirons nous, de son supérieur. Il la vit lever les yeux au ciel lorsqu'il lui fit la remarque sur l'endroit dans lequel il se trouver, son expression demeurant toujours énigmatique. Mr Noboby ne se savait pas aussi prévisible, il prit mentalement note de ce détail. Pour évidemment pouvoir le corriger, le but même de son existence relevait de la surprise, s'il perdait cet atout, il se perdait tout simplement.

    Il fut cependant sortit de ses pensées lorsqu'elle se passa une main dans les cheveux. Premier signe de l'agacement. Etait-ce lui qui provoquait ce sentiment chez la jeune femme ? Si la réponse était oui, il n'en était que plus heureux. Car, et surtout de par sa position, il était tellement facile de provoquer l'admiration et l'acclamation chez les simples mortels, les simples londoniens le voyaient même comme un sauveur, une sorte de superman des temps modernes. Ridicule vraiment ... Mais la haine, l'animosité et autres sentiments contradictoires étaient bien plus difficile à obtenir pour Mr Noboby. Et c'était ce genre de sentiment qu'il chérissait le plus.

    Aussi, lorsqu'elle se pencha vers lui pour lui murmurer qu'elle lui accordait un peu de son temps, il n'eut pu s'empêcher d'en rajouter une couche et de lui répondre :


    « Merci beaucoup my lady  »

    Sur ce elle s'éloigna, sans que Lucius est le temps d'analyser son visage. Etait-elle en colère ? Énervée contre lui ? Il aurait véritablement aimer le savoir. On disait que la curiosité était un vilain défaut, c'était bien le seul cas où Lucius appréciait d'être vilain. Le seul. Hors de question cependant de venir le provoquer de plein front, pourquoi ? Parce que ses accès de colère n'étaient pas différents de ses pures moments de bonheur.

    Une nouvelle fois, Althéa le sortit de ses pensées. Mais il ne lui en voulait pas, il n'avait ni le temps ni la patience comme Aristote et tous les autres de philosopher. Il était avant tout un homme d'action, et il ne fallait pas qu'il l'oublie. Bref, il lui accorda cet éternel et bref sourire lorsqu'elle s'assit en face de lui, théière et tasses posées sur la table.


    « Je vous écoute »

    Les yeux noisettes d'Althéa étaient posés sur Mr Noboby et celui ci ne détourna pas le regard. Elle semblait implicitement dire que le compte à rebours commençait maintenant, que s'il voulait s'exprimer, parler ou agir, il devait le faire dans le laps de temps qui lui était imparti. Voilà tout ce que ses deux yeux noisettes, ô combien différents des siens, semblaient dire. Or, il se trouvait que Lucius n'était pas le genre d'homme qui aimait recevoir des autres, non, s'il était en position de leader c'était pour simple et bonne raison : ses prédispositions naturelles l'avaient placées naturellement, si nous pouvons dire, sur ce chemin précis.

    C'est précisément pour toute ces raisons qu'il décida de faire volontairement attendre sa complice. C'était aussi élémentaire qu'une partie d'échec, elle venait de mettre son roi dans une position bien fatidique ... A lui de s'en défaire. Aussi, toujours en la regardant dans les yeux, il se saisit de la théière d'un geste simple avant de les servir tous les deux. Bien entendu, en bon gentlemen, il la servit en premier et quelques saveurs fruitées lui parvinrent : jasmin, elle avait choisi du jasmin ... C'était un excellent choix. Il ne dit cependant pas un mot, se contentant de la regarder dans les yeux et de remuer distraitement sa tasse. Le thé ne se buvait pas brûlant et puis en plus, Lucius le préférait légèrement tiède. Bref, il attendait ... Quoi ? Personne ne le savait exactement. Il eut même l'audace d'ôter ses lunettes et de les nettoyer avec le mouchoir noir qui résidait dans la poche intérieur de son veston. Et, le regardant de nouveau dans les yeux, il dit finalement :


    « Est-ce que ma présence vous ennui ? Désirez vous que je parte ... Ou bien que je revienne plus tard ? Vous savez que je suis à votre entière disposition. »

    Il marqua une légère pause, histoire de faire son petit effet. Mais que voulez vous ? Il avait appris en lisant les plus grands orateurs.

    « Mais trêve de plaisanteries, commence avance votre mission de repérage. »

    Lucius se saisit enfin de sa tasse et la porta à sa bouche.
    Hmmm, pensa t-il, absolument délicieux.



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