London Bridge is Falling Down
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Angleterre. 24ème siècle. Entre les crimes et les meurtres, la ville de Londres n'est plus du tout ce qu'elle était...
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERMÉ.
Merci à tous pour votre participation Wink
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

 

 I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Ninon Cabannac

Ninon Cabannac


Messages : 31
Date d'inscription : 23/10/2009
Age : 30

Votre personnage
Âge: 19 ans
Grade / Métier: Because she's dumb-
Relations:

I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] Empty
MessageSujet: I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt]   I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] EmptyMar 10 Nov - 13:21

      -Non mais c’est quoi ça ? Evidemment que c’est un plateau de nourriture ! Et, ha, ce n’est pas parce que je me promène avec un plateau que je sors forcément d’une cantine… Est-ce que j’ai l’air d’être au lycée ? Je porte pas l’uniforme à ce que je sache. Et puis, je pourrais tout aussi bien sortir d’une cafétéria, tout bien réfléchi ! Haa, et en parlant de lycée, j’ai deux fois neuf ans et demi ! Alors oui, c’est sûr que je ne sors pas du lycée ! En plus, je ne suis pas convenablement habillée pour une lycéenne ! Quoi que, on ne porte pas tous l’uniforme. Mais pourquoi je parle de lycée ? Ca n’a rien à voir avec mon plateau ! Et puis, ça remonte à loin, les années lycée. En plus, je suis jamais allée au lycée ! Mais si j'y avais été... J’étais une petite fille avant, mais maintenant je suis grande ! Façon de parler, voilà quatre ans que je ne grandis plus... Mais tiens, comment je le sais, ça ? Je me suis jamais mesurée ? Bah, ça doit être inné de le savoir… Ha oui, comme c’est ma taille, forcément je sais si je grandis ou non ! Parce que je sens mes jambes poussées ! Hein ? Pousser ? Mais… Maintenant que j’y pense… J’ai jamais senti mes jambes poussées ! Ca veut dire… Que je n’ai jamais grandi ? My GOD ! Bébé, j’étais hyper BIG pour mon âge ! HYPER grande ! Et maintenant, on m’a rattrapé, je crois… Quasiment tout le monde me dépasse… Ce doit être ce qu’on appelle… « L’Ablation de Soupe ». Ha oui.

      Et patati, et patata. Qu’était-ce donc que cela ? Sur quoi se portaient ses réflexions, aujourd’hui ? La conversation qu’elle se faisait avec elle-même avait drôlement bien dévié, sans même qu’elle ne s’en aperçoive. Ma foi, il n’était plus vraiment question de plateau. Ce qui ne l’empêchait pas pourtant de tenir cette chose d’un doigt tremblant. Miracle qu’il n’y ait pas encore eu de casse ! Enfin, elle n’était pas maladroite non plus, mais se contenter de son index se révélait être périlleux. Vous savez, il en fallait de l’expertise et de l’adresse pour garder bien droit ce plateau garni de diverses victuailles. Une grosse assiette présentant une multitude de pois chiches. Et je me perdrai assurément moi-même en vous comptant comment elle les avait obtenu ! Non l’important était qu’elle les avait, et que sa satisfaction était telle, qu’elle arborait un sourire tout à fait grotesque. Essayez donc d’imaginer un âne qui rit : l’effet n’était pas si différent.
      Mais le plateau n’était pas l’unique chose qui pouvait bien lui compliquer un peu la tâche.
      Il était complexe de marcher avec une poêle sur la caboche. Ce n’était pourtant pas bien lourd, enfin, pas complètement. Seulement, cela basculait un peu. Un coup vers la droite, un coup vers la gauche. Cela manquait de tomber, n’importe quand, n’importe où. Et, Ninon, menaçait l’engin en tirant la langue. Sans doute pour montrer la difficulté de la chose. Mettre un pied devant l’autre, en s’appliquant sur la tête un ustensile de cuisine soutenu par un pied de biche, quel parapluie messieurs-dames ! Quelle drôle d’idée ! Et quoi ! Ne serait-ce donc pas plus simple que de tenir cette invention par le manche qui pendait sous ses yeux ? Cela n’enlèverait-il pas le poids en trop qui écrasait sans ménagement ses pauvres, mais tout à fait adorables, neurones ? Voilà qui n’exigerait aucune maîtrise exceptionnelle. Ha, mais ce devait très certainement être pour cette raison que notre amie choisissait la voix de la difficulté, celle qui est semée d’embûches, celle que l’on réussit avec les honneurs, celle qui nous fait passer le temps plus vite. Et bien, après tout, que voulez-vous faire en une si ennuyeuse après-midi ? Il pleuvait toujours autant.
      Doux climat de Londres.
      Il avait bien fallu faire quelque chose, non ? Comme tous les autres jours de l’année. Il fallait s’occuper, ou pas. Ninon ne faisait rien d’extraordinaire pour le commun des mortels. Néanmoins, elle n’était pas de ceux qui restaient tranquillement dans leur coin, contre une vitre dégoulinante d’eau, à observer sagement la pluie s’abattre sur le sol, à attendre patiemment que cela cesse. Car à bien regarder, d’une certaine manière, cela ne s’arrêtait jamais. Londres sans pluie ? Ho, une scène qu’elle n’osait imaginer. Si elle aimait justement cette ville, c’était bien à cause de son mauvais temps, pas question d’en changer.
      Alors bref, c’était une journée semblable en tout point aux autres, et c’était parfait. Absolument parfait.

      -Absolument et parfaitement parfait.

      Elle-même acquiesçait en imitant une voix assez snobe, en accentuant chacun des mots, prenant une posture hautaine, fermant les yeux, relevant la tête. Si bien d’ailleurs, que le machin qui siégeait sur sa tête tomba en arrière, accompagna d’un joli bruit notre chère et tendre amie la pluie. Et puis, ploc. Ploc, ploc, ploc. Et ploc encore. Déjà qu’elle était trempée des pieds à la tête, puisqu’on ne peut pas vraiment dire qu’une poêle protège bien, maintenant ses cheveux devaient à leur tour y passer. La fille ria un instant, avant de se baisser tout en se tenant la caboche. De quoi avait-elle donc l’air ? De rien. Sa robe plutôt bien moulante à cause de la pluie, laissait deviner ses formes. Ses horribles formes. Ou non, plutôt, son manque de formes. Puisque rappelons-le, cette demoiselle n’avait pas grand-chose à montrer. Pourtant, au départ, elle avait trouvé la combine parfaite. En sortant de chez un certain monsieur qu’elle ne connaissait point, elle avait eu l’heureuse chance de repartir avec une magnifique robe, celle qu’elle portait à cet instant même mais qui déjà, n’y ressemblait plus. Cette fameuse robe était froufroutée, bouffante, de quoi cacher tout ce qui n’allait pas chez elle. Ho, pas qu’elle s’intéressait particulièrement à son physique, seulement, le vêtement lui allait comme un charme. On ne pouvait pas le nier. Inévitablement. Et puis, décolletée sans trop l’être, elle revêtait une jolie couleur rose pétante, quoi de mieux pour Ninon ? Et ce merveilleux bandeau noué dans ses cheveux lui sied à merveille, tout comme ses hauts escarpins, aussi rose qu’était cette robe rose.

      Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme cela devait l’être. Evidemment, nous en revenons encore à ce temps. Il pleuvait. Rien de bien étonnant. Et puis, vous devinez la suite. De l’eau en trop, un parapluie inapte, et le tour est joué. La robe lui collait à la peau, et tout de suite, ses cheveux collaient son visage. Une chouette petite chienne bien trempée, comme on n’en voyait peu. Ne manquait plus que ces petits gémissements pour forcer autrui à s’apitoyer sur son sort. Et se tenant droite, elle s’imaginait déjà, se comparant à un sac à puces, en train de faire le beau, et de remuer bien gentiment la queue, comme tout bon animal domestique se devait de faire. Tendre la patte… Ho ! Mais c’est qu’elle le faisait diaboliquement bien la bougre ! A croire qu’elle jouait au cabot depuis sa tendre enfance.
      Encore une fois : cela était parfait. Même plus ! Cela était merveilleux.

      -Absolument, parfaitement, fantastiquement, et merveilleusement merveilleux.

      Doucement, elle se remit à rire. Qu’il y avait-il donc d’amusant ? Ho, tout. Elle était d’humeur joyeuse, pour ne pas changer de d’habitude, alors forcément : la moindre chose la faisait sourire. C’était une belle journée, quoiqu’un peu grise, quoiqu’un peu froide, quoiqu’un peu humide. La rue aussi. Si sombre et si étroite. Que faisait-elle là ? Elle-même ne le savait pas, ou si. Elle se promenait, là encore, pour conserver ses bonnes vieilles habitudes. Elle n’avait rien d’autre à faire, du moins ne le pensait-elle pas. Ou plutôt, se balader était une activité qui lui prenait tout son temps, si bien qu’elle n’avait pas souvent le loisir de faire autre chose. Parce que, d’un certain point de vue, c’était tout un art que d’aller ici et là. Et quand on ne sait, à proprement parler, rien faire d’autre, et bien messieurs-dames ; on fait avec ce que l’on a. Alors si pour vous, ça n’avait pas grand mérite, et si ça pouvait paraitre d’un banal, pour cette fille-ci, c’était irrévocablement la chose à faire et à ne pas rater. Parce qu’elle était fière de marcher, de penser, de s’arrêter, de faire le chien, de rire. Des choses qu’elle élevait bien au-delà de leur simplicité. N’était-ce donc pas grâce à cela qu’elle s’amusait, qu’elle ne voyait pas le temps passer ? Si.
      Ninon s’apprêtait à ramasser son drôle de parapluie, quand un petit objet brillant capta son attention. Rien qui ne ressemblait à de l’or, c’était seulement… remarquable. Une petite tâche rose, là, devant elle, dans cette rue si lugubre. Et maintenant qu’elle y pensait, cela faisait bien deux tâches. Après tout, elle-même était assez voyante, et avec ce charmant bidule qui lui faisait de l’œil, ça en faisait deux, et elle faisait la paire avec. Alors, comme la fille se révélait être curieuse, ma foi, elle s’approcha à quatre pattes, ne voyant pas l’utilité de se relever puisque l’objet était au sol, pas d’efforts vains et inutiles, trainant au passage derrière elle, le pied de biche et la poêle qui lui servaient de parapluie, abandonnant son plateau de pois chiches qui devenait assez compliqué à faire suivre.

      La suite ne se fit pas attendre, ses yeux s’ouvrirent grands, elle retint son souffle, stupéfait. Tellement prise au dépourvue, car elle s’attendait à tout sauf à cela, qu’elle lâcha délibérément ce qu’elle tenait dans la main, avant d’en tomber sur ses fesses. Son postérieur si délicat… Qui n’avait décidément pas mérité un tel châtiment. Elle sentait une vive douleur la piquait à petit feu tandis qu’elle se massait l’endroit endolori d’une main plus qu’experte. Pauvres petites fesses. Qu’avait-elle donc bien pu voir ? Qu’était-ce donc que cet ovni tout droit tombé du ciel ? Vous demandez ?
      Fort bien… Car…
      Quel prodige ! Quel miracle ! Il s’agissait d’un feutre rose ! Ô Dieu ! Si ça ce n’était pas beau ! Un pauvre feutre, abandonné de tous, dans cette rue si lugubre. Ô misère ! Mais qui pouvait bien être assez cruel pour se débarrasser d’un objet si pratique ? Ô mais ça alors ! Il avait fallu que Ninon y tombe dessus, justement le jour où elle revêtait du rose ! Voilà qui était assurément un signe ! Ca ne pouvait être autrement, une telle coïncidence était improbable. Il était certain que ce stylo était tombé là dans l’unique but de se faire dégoter par sa jumelle : Mademoiselle Cabannac en personne, et en rose, s’il-vous-plait. Ha, elle en était presque émue. Abandonnant un bref instant son douloureux fessier, elle se pencha un peu plus vers le sol, se retenant par les mains d’écrabouiller la chose de son maigre corps. Comme c’était beau.
      Et puis… Un regard en avant, un regard en arrière, un regard à gauche, un regard à droite… Personne… Sa main s’empara du feutre, le serrant prudemment contre sa poitrine, de peur qu’un quelconque individu débarque brusquement en la pointant du doigt, tout en s’écriant « Voleuse, rend-le moi ! ». Mais le fait était là : la rue était déserte, sinon un misérable clochard endormi un peu plus loin. Le feutre était à elle. Et le premier qui oserait faire un pas en lui demandant son nouveau bien… Et bien elle le chasserait à coups de pieds dans le derrière !

      Ce feutre marchait-il seulement, au fait ? Il le fallait. Sinon, qu’en ferait-elle ? Bon pour la poubelle, sans doute. Ce serait triste un tableau pareil en une si belle après-midi. Soit, essayons-le, jeune fille. Elle se retourna en direction de ce clochard, profondément endormi. Et quoi ! Vous pensiez sérieusement qu’elle allait se servir de son propre corps pour vérifier si le crayon marchait ? Vous deviez rêver. Quoi qu’il en soit, toujours à quatre pattes, elle se glissa furtivement et lentement vers cet homme. Elle ne désirait pas le réveiller. Quoi que cela n’aurait probablement pas modifier les plans qu’elle avait en tête. Ha non, ça aurait seulement le mérite de lui compliquer un peu plus la tâche, mais elle savait bien ce qu’elle voulait. La tronche de cake de ce SDF. Proche de lui et accroupie, elle ôta le capuchon du feutre, avant d’appliquer sournoisement la grosse mine rose sur le visage du damoiseau. Et, comme il ne se réveillait point, Ninon n’eut aucun mal à dessiner. Enfin, dessiner, un bien grand mot. Disons plutôt qu’elle gribouillait. Un petit trait au niveau du front, des petites étoiles ressemblant plus à des glaces sur les joues, un cercle pas vraiment rond dans une barbe trop longue à son goût, et une espèce de sirène vraiment très mal faite, ridiculement miniature sur le menton. Visiblement, elle s’amusait. Tant et si bien qu’elle ne remarqua même pas qu’on l’épiait.
Revenir en haut Aller en bas
Lyse Akrings

Lyse Akrings


Messages : 88
Date d'inscription : 07/09/2009

Votre personnage
Âge: 25 ans
Grade / Métier: Noble Catin Mouvante
Relations:

I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] Empty
MessageSujet: Re: I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt]   I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] EmptyLun 23 Nov - 18:52

    Guetter, observer, surveiller, pister, filer, espionner, considérer, fixer, contempler, examiner, dévisager.

    Serait-ce vraiment ce qu'elle était entrain de faire à une heure aussi tardive? Guetter le moindre mouvement attirant, observer les mains des hommes environnant, surveiller ses arrières, pister sa proie, filer sa victime, espionner son envie du moment, considérer sa pelote de la soirée, fixer et contempler une perle rare qui ne le sera plus entre ses mains, examiner des lèvres, dévisager ... Évidement que non, Lyse avançait d'une démarche beaucoup trop chaloupée en cet instant, assez pour ne pas se rendre compte de la direction qu'elle prenait. Ses pieds lui obéissaient qu'à moitié ou peut-être qu'elle se laissait totalement guidé par un instinct. Centre ville ou banlieue, minuit ou quelques heures plus tard, pluie ou vent. L'inconstance de sa situation lui était monté au nez, quelques verres par ci, quelques verres par là, des mains oubliés, des souvenirs égarés. C'était peut-être elle qu'on regardait du coin de l'œil après tout, elle qui était habillé d'une fine robe noir surélevé par de faibles talons, sans rien pour se protéger de la pluie. Pourquoi faire? Personne n'évite la pluie, un jour où l'autre, elle finit toujours par vous surprendre, tant Londres était instable. Elle vous réveillait la nuit pour vous chanter une berceuse des plus bruyante, rien que pour rappeler à certains le cauchemar dans lequel ils vivaient, totalement soumis. Cette pluie devait certainement tapé drue comme pour la réveiller de son égarement mais la jeune femme n'en avait cure. Non, elle avançait avec une clope des plus imaginaires à la main, la prenant entre ses lèvres de temps en temps pour raviver un souvenir proche, tentant vainement de se frayer un chemin à travers la nuit naissante pour retrouver son cocon et fumer dedans jusqu'à l'embuée.

    Ploc ploc, slpash. Des gouttes qui fendent l'air et qui tombent par terre. Des gouttes qui tapissent sa peau blanche, la recouvrant d'une couche brillante, moulant ses habits sur une silhouette loin d'être mais assez fine pour être remarqué. Des pas qui frôlent les flaques d'eau jusqu'à en piétiner une sans remord, sans peur de salir une robe déjà entièrement mouillée. Mais qu'est ce qu'elle en avait à faire? Elle ne voulait que fumer sa cigarette à présent, l'alcool retombant progressivement, malheureusement. N'était-elle pas sortie avec une bouteille en main? Elle devait probablement l'avoir entamer et fini sur le chemin pour ne plus sentir son poids dans sa main. Dépitée mais silencieuse, elle fondit dans une ruelle qu'elle crut reconnaître, évitant les bruits de pas qui se rapprochaient ou qui s'éloignaient, dans l'innocente envie d'être seule avec sa propre constante. Mais une voie la rappela à la réalité de Londres, une voix râleuse, presque enfantine. Oh, une enfant? Cela existait encore? Lyse se stoppa net en tournant son visage vers sa gauche, lentement, comme si la discrétion venait d'arriver au rendez vous.

    Une forme accroupie à même le sol était entrain de bouger les bras près d'un mur. Durant un bref instant, elle se demanda si la jeune femme cherchait à laver la brique ou si elle n'avait pas pris un coup de poêle dans la tête. D'ailleurs, elle vit quelques objets assez inhabituels qui devaient certainement lui appartenir. Lyse n'était pas celle qui allait fouiller dedans pour savoir ce qu'il y avait. Elle ignorait même le but de sa présence mais si leur chemin se rencontrait ainsi, c'est qu'il devait y avoir une raison. Si Lyse s'était arrêté, c'est que la jeune fille avait une chose qui devait lui appartenir, quel qu'il soit. Et c'était ainsi qu'elle fonctionnait, après un repérage instantané comme un scan, elle voyait exactement ce qu'elle recherchait pour la posséder sous toutes ses formes. La dilapider, en faire sienne un moment avant de jeter la pelote dans la poubelle. Sauf que celle-ci se trouvait déjà dans la flaque d'eau. Etait-ce cela qui l'avait attiré ici alors? Et qu'en avait-elle à faire sincèrement? A l'instar de ses raisons alcoolique cette nuit là, cette fille faisait partie des choses qu'on explique pas forcément.

    Un sourire moqueur s'installa sur ses lèvres alors qu'elle avança à pas de loup vers la jeune fille, beaucoup trop occupé pour remarquer quoi que ce soit. Remarquera-t-elle sa présence si Lyse lui explosait les tympans dans l'immédiat? L'idée lui parut des plus stupides, aussi idiotes qu'un gamin qui venait de voir une balle et vouloir shooter dessus sans raison. Ou presque ... serait-ce là le principe d'un défoulage? Le regard de Lyse s'abaissa jusqu'au pan de la robe, tournant la tête à la manière d'un chat en se demandant exactement de quoi elle était vêtue. Etait-ce un tutu? Ou peut-être un vieux jupon de grand mère, trouvée dans un grenier infesté de mite. Ou peut-être était-ce l'effet de la pluie qui rendait la robe encore plus atroce, en vue de sa couleur. Elle devait peut-être être belle après tout ... pourquoi pas la salir encore plus? L'idée de vouloir se faire une fixation sur cette instant semblait être la meilleure chose que la jeune femme pouvait faire à cet instant là. Puis qui lui en voudrait? Elle avait simplement bu et voir une gamine aussi effrontée qu'elle lui donnait envie ... d'envie. Un sourire narquois perla à nouveau ses lèvres rouges un court instant, comme un éclair de sang au beau milieu de la nuit.

    Et si elle s'amusait un peu ce soir?

    Ou peut-être tirer ce fil qui retombait mollement dans la flaque derrière elle. Oh. Pourquoi pas oui. Peut-être qu'elle défilerait avec une simple pression. Dans une lenteur des plus abominable, Lyse décortiquerais surement sa première pelote de laine cette nuit là. Bien qu'elle ne vit pas encore le visage de la petite, Lyse était certaine que cet acte lui donnerait sa satisfaction du moment. Alors tandis que le feutre peignait sur le visage d'un pauvre homme abandonné de tous, Lyse se pencha vers le fil en question en douceur, sans omettre de se faire discrète. Elle faillit alors esquisser un autre sourire en prenant conscience qu'elle commettait un acte qui voudrait tout dire pour elle, et rien pour l'autre. Qu'en avait-elle à faire après tout? Pour une fois qu'elle pourrait détricoter quelque chose qui ne lui appartenait pas.

    Une bouffée d'alcool lui monta alors au cerveau quand elle vit la couleur terne du fil. Ce serait certainement une bonne action de sa part, elle lui donnait l'occasion de se détacher d'un vieux bout de chiffon en plein milieu de la nuit. Et vu la caboche qui trainait par terre, la jeune fille avait certainement de mieux à mettre. Ses doigts se resserrèrent alors entre ce fil, comme s'il s'agissait d'une crasse particulièrement intéressante à observer. Aussi soudainement que son arrivée dans cette ruelle, aussi soudainement que son envie d'être beaucoup plus que pompette ou torchée, Lyse tira d'un coup sec sur le fil qui effiloché une partie de la robe de la jeune fille sans pour autant la dénuder. Croyez-vous vraiment que la jeune catin était aussi perverse? Non, son envie de voir véritablement une vraie pelote de désagréger était beaucoup plus vivante à présent, l'alcool lui donnant des droits plus légaux et certainement plus véritable à ses yeux.

    Après tout, elle ne s'en souviendra pas demain.

    Guetter, observer, surveiller, pister, filer, espionner, considérer, fixer, contempler, examiner, dévisager.


    Non, juste sauter sur l'occasion.
Revenir en haut Aller en bas
Ninon Cabannac

Ninon Cabannac


Messages : 31
Date d'inscription : 23/10/2009
Age : 30

Votre personnage
Âge: 19 ans
Grade / Métier: Because she's dumb-
Relations:

I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] Empty
MessageSujet: Re: I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt]   I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] EmptySam 28 Nov - 11:00

      Un petit trait par ci, un petit trait par là. Il fallait bien s’occuper dans la vie, dans cette ville. Dessiner était une occupation tout à fait digne de siéger dans un emploi du temps de ministre. Elle y songeait depuis un moment, pour tout vous dire. Les ministres aussi devaient s’amuser. Tous ceux qui s’élevaient au-dessus du peuple devaient dessiner. Ca lui paraissait logique. D’une extrême logique. C’était, d’ailleurs, pour cela que ça faisait peur. Après tout, était-ce quelque chose de normal d’inventer des passe-temps aux gens qu’elle ne connaissait pas, dont elle ne connaissait rien ? Ha oui, certainement. Et il était encore plus banal de se dire que ces grands hommes, qui flottent au-dessus de votre tête, passent leur temps à jouer. Les agents du Chao aussi, si vous saviez. Ils dessinent beaucoup, rient beaucoup. C’est ce qu’elle s’imaginait. C’est ce qu’elle croyait voir à chaque fois qu’elle laissait son esprit divagué. Un bureau transformé en salle de jeux, des tables basses accompagnées par des petites chaises, comme pour les petits enfants, et des crayons de couleurs, des feutres, des feuilles. Et elle voyait des figures déformées qu’elle inventait, en train de se gribouiller dessus. N’était-ce donc pas ainsi que tout cela marchait ? Si Londres était de ce genre-là, comme elle l’était aujourd’hui, comme elle l’avait été hier, comme elle le serait demain, c’était parce cela fonctionnait de cette manière. Aujourd’hui est aujourd’hui parce que les agents du chao font des gribouillis sur les murs, sur les sols, sur leur faciès. En bref, parce qu’ils s’amusent. Et elle aussi ! Elle aussi, elle se plaisait à dessiner sur ce clochard ! Elle faisait la même chose, exactement la même chose ! C’était hilarant ! Drôle ! Rigolo ! Ninon avait les mêmes passe-temps que les grands chefs dans leur château, ce qui voulait assurément dire qu’elle-même avait l’âme d’un chef. Peut être avait-elle été une grande reine dans une vie antérieure.

      -Il est assurément certain que je devais beaucoup dessiner aussi. Et il est doublement certain que j’organisais des réceptions où tous mettaient à profit leurs dessins, car ça devait être celui qui possédait le meilleur des talents qui régnait le mieux. Alors je comprends bien, je crois, pourquoi est-ce que je gagnais souvent ! Cela voulait assurément dire que j’étais quelqu’un de compatissant et de bon, et que tout cela figurait dans mon dessin. Ha, et ça devait être des dessins sur les pois-chiches ! Parce que j’aime les pois-chiches ! Et ça veut donc dire, que mon amour pour mon peuple et tout mon talent ont été transportés dans les pois-chiches ! C’est pour ça que je veux manger des pois-chiches, pour pouvoir récupérer mon amour et mon talent ! C’est merveilleux ! La femme que j’étais jadis était quelqu’un de très prévoyant !

      Et Ninon poussa un soupir de soulagement, ainsi qu’un bruit un peu bizarre, comme « haa ». Vous savez, le bruit que certains font en fermant les yeux, lorsqu’une personne vient leur mordiller le lobe de l’oreille. C’était là, la même chose. A l’exception près que la demoiselle, elle, n’avait aucunement besoin qu’on vienne l’embrasser, la caresser. Ses seules pensées suffisaient à lui procurer la plus merveilleuse des jouissances. Comme quoi, parfois, il ne faut pas aller chercher bien loin. En même temps, il faut dire qu’elle était rassurée sur la femme qu’elle avait été. Que de convictions. Et sur quoi se basait-elle pour affirmer cela ? Sur rien. Juste que ça lui venait à l’esprit, d’un seul coup, comme un message que sa vie antérieure essayait de lui faire passer. Elle y croyait. Après tout, si elle le pensait, c’est que ça devait être vrai. Un brin naïve, la fille. Et elle aurait bien volontiers continué à émettre de si belles hypothèses, de si merveilleuses vérités, puisque cela la passionnait quelque peu, mais voilà : elle ne le put pas vraiment. A cause de cette femme, derrière elle, qui lui faisait on-ne-sait-trop-quoi. Enfin, n’était-ce donc pas surprenant ? De voir quelqu’un près d’elle, alors qu’elle dessinait sur ce clochard, et qu’elle imitait les agents du Chao. Jamais elle n’aurait songé qu’on puisse venir la déranger dans les moments où elle revisitait le talent caché de la femme que jadis, elle était. Et surtout, surtout, elle n’aurait jamais pensé qu’on la découvrirait ! Heu, pourtant, c’était chose aisée. A s’extasier seule, à raconter n’importe quoi à voix haute, comment ne pas attirer l’attention, hein ? Hélas ! Elle se rendit vite compte, que ce n’était pas elle, l’objet du désir, mais bel et bien ce fil. Elle ? Se faire piquer la vedette par un fil ? Vraiment… Ca alors ! De quoi en faire tomber ce feutre, qui roula un peu plus loin, au fond de la ruelle.

      La jeune fille fixa, non pas sans une certaine curiosité, l’intruse qui s’était faufilée derrière elle. Lentement, discrètement, sournoisement. Comme un comportement malsain, pour une pauvre folle obsédée par un ridicule fil pendant d’une robe. Ho ! Et c’était bien Ninon qui pensait cela ? Faire face à une tarée, un peu pompette. Pourquoi pas ? Elle se demanda un bref instant qui pouvait bien être cette femme, qu’elle ne reconnaissait décidément pas. Illustre inconnue du coin, enchantée de faire votre connaissance. Oui, c’est ce qu’elle aurait dit, si soudainement, elle n’avait pas été attirée à son tour par ce fil, si long, si bien pendu, si bien arrosé par cette petite flaque dans laquelle il baignait. Un fil venant tout droit de sa robe, puisqu’elle venait tout juste de le remarquer. Etrange, n’avait-elle pas senti plus tôt cette légère pression contre elle, celle qui l’avait maladroitement fait basculer en arrière, et encore celle qui avait donné à ses petites fesses un bain dans cette flaque, juste derrière elle ? Ho, mais elle l’avait très bien senti, et sa culotte en démontrait même. Toute trempée, pataugeant dans de l’eau qui venait lui congeler la peau. Et c’était pour cela que Ninon regardait, avec cette expression de surprise, l’autre jeune femme, fautive d’un nouveau mal-être non-mérité. Cela était merveilleusement étonnant. A quel point le sort s’acharnait-il sur elle ?
      Enfin, il était temps de se relever. Mademoiselle ne comptait tout de même pas rester dans une telle position ? Cela était bien trop inconvenable, bien trop inconfortable, bien trop salissant, bien trop trempant. Oui, il était tout à fait vrai que l’eau mouillait. Une découverte qui méritait bien d’être accueillie chaleureusement. Alors non, il n’était pas étonnant de voir Ninon se redressait légèrement, se mettre à genoux hors de cette flaque, avec le cul dégoulinant, et il était encore moins surprenant de la voir se pencher vers cette toute petite mer, pour y plonger la tête, et tentait d’embrasser cette couleur bleue, qui… ma foi… mouillait. En tout cas, une chose était certaine : Il était difficile d’offrir un baisé à cette matière liquide, qui avait tôt fait de lui rentrer par la bouche à demi-fermée, ainsi que par les trous de nez. Mais cela ne sembla pas déranger cette fille, qui continua malgré tout son remerciement. Effort vain. Effort stupide. La tête encore dans la flaque, il lui sembla au bout d’un moment qu’elle se noyait. Enfin non, pas exactement, il serait plus correct de dire qu’elle n’arrivait plus à respirer. Par conséquent, il était également tout à fait correct de dire qu’elle ne fonctionnait pas de la même manière qu’un poisson. Bonne idée de l’avoir remarqué maintenant, voilà qui lui permettait d’éviter un fâcheux accident. Après tout, il serait déplorable d’organiser un enterrement en une si belle journée. C’est ainsi que Ninon se redressa, la bouche ouverte laissant ressortir l’eau qui avait bien pu s’infiltrer. Reniflant de temps en temps, les yeux fermés, alors qu’elle laissait une légère plainte sortir d’entre ses lèvres. Ha non, ce n‘était pas bien agréable, elle ne le ferait donc plus.

      -Ha, une serviette ! Elle tombe bien !

      Oui, elle tombait bien. Elle allait pouvoir s’essuyer le visage. Vraiment bien. Sauf que ce n’était pas une serviette ordinaire, sinon le tissu noir d’une certaine robe qui, figurez-vous, par un heureux hasard, appartenait à une certaine personne, juste en face, un peu pompette, un peu obsédé par un certain fil. Voilà pourquoi Ninon se penchait, ou plutôt, s’allongeait, la figure dans les genoux de cette demoiselle, frottant doucement ses cheveux et son visage contre ce qu’elle croyait être une serviette, alors que ses mains passaient sous le tissu de la robe, le tirant un peu plus vers sa caboche. Ho, bien sûr, sorti du contexte, son geste pouvait se révéler pervers, mais il n’en était rien ! La fille n’avait pas de telles ignominies en tête, elle était pure, et songeait seulement à se nettoyer le visage. Rien de plus. Mais tout de même, était-ce une raison pour se servir du vêtement de sa nouvelle interlocutrice ? Oui. Et pourquoi pas ? Il fallait être généreux dans la vie, et prêter ce que l’on possédait aux plus démunis, et tant pis s’il s’agissait de ses habits. Des habits drôlement mouillés d’ailleurs ? Ho, mais ça alors ! Ce n’était pas bien pratique, mais soit, ça aidait toujours, il fallait le reconnaitre. Et puisque je par le de « reconnaitre », Ninon leva un instant la tête. Cette femme lui disait bien quelque chose. En fait non, elle ne l’avait probablement jamais vu de sa vie, mais elle venait de se mettre en tête le contraire. Soit, elle devait l’avoir déjà rencontré. Où exactement ? Ho, elle avait une vague idée, stupidement fondée sur ses hypothèses de tout à l’heure. Et comme elle replongeait dans ces mêmes genoux, et qu’elle s’essuyait la figure, elle prit en même temps la parole.

      -Ha, tu es toute mouillée ! La servante que tu étais jadis autrefois devrait prendre un peu plus soin de son apparence ! Sinon, comment la reine que j’étais jadis autrefois pourrait se servir de toi, hein ? Tu dois être propre, pour que je puisse m’essuyer la tête ! Imagine ce qu’on devait penser de moi à l’époque, si ma femme de chambre se comportait comme une sale cochonne ! Il ne faut pas répéter les erreurs du passé ! On va aller s’abriter sous la poêle et manger des pois-chiches pour que je puisse récupérer mon amour et mon talent ! Et tu vas me sécher les cheveux, et puis, on va te trouver de nouveaux vêtements, parce que ça ne va pas du tout si tu restes comme ça : la pluie, ça mouille. Et puis l’on va se gaver de pois chiches et… Non, ça, je l’ai déjà dit. Alors, on va dessiner ! Parce que c’était ce qu’on faisait jadis ! Et… Et… Et… Il ne faut pas tirer sur le fil de la robe ! Sinon, tu vas toute l’abîmer ! Allez, sèches-moi les cheveux ! Dépêches-toi un peu, servante que jadis autrefois tu étais.
Revenir en haut Aller en bas
Lyse Akrings

Lyse Akrings


Messages : 88
Date d'inscription : 07/09/2009

Votre personnage
Âge: 25 ans
Grade / Métier: Noble Catin Mouvante
Relations:

I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] Empty
MessageSujet: Re: I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt]   I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] EmptyVen 11 Déc - 10:45

    Serait-ce une mauvaise idée de la faire pendre à ses doigts telle une marionnette? Il était intriguant de voir à quel point un fil miteux pouvait garder une solidité incertaine. Dans cette instabilité, la jeune fille qu'elle tenait entre ses doigts bascula même en arrière, dans un mouvent qui aurait pu être gracieux s'il ne pleuvait pas. Et si elle ne s'était pas retrouvé tête première contre une flaque d'eau. Lyse n'eut alors aucun reproche à se faire, si la jeune fille n'avait naturellement pas d'équilibre, ce n'était point sa faute. Son doigt retenait pourtant encore ce maudit fil à présent plus long, plus écorché que jamais. Et si elle tirait encore, la jeune fille se relèverait-elle de la même façon? A l'instar d'une chouette, le visage de Lyse se pencha sur le coté, observant l'étrange créature qui ne relevait pas encore le visage du goudron. Allait-elle vraiment se noyer dans la flaque?

    Étrangement, la jeune fille releva son visage boueux, donnant à la catin le plaisir de la regarder droit dans les yeux pour la première fois. L'avantage d'être debout alors que l'autre était plus bas que terre lui donnait un sentiment de supériorité évidente. Un instant de contemplation fit son apparition alors que Lyse releva soudainement son bras où fil était encore accroché à ses doigts. Peut-être qu'elle se relèverait ainsi de sa situation. Elle n'avait pu s'empêcher de dresser ses oreilles aux dires précédent de la jeune fille, comprenant et n'acceptant que la moitié des mots. Dessins, amant, talan, pois-chiche? Avait-elle faim? Peut-être que Lyse devrait fouiller dans sa caboche pour y trouver une miette de pain à lui donner.

    La jeune fille était-elle divine ou un vrai pantin pour obéir aux doigts de Lyse? Car à cet instant même, l'inconnue pris la décision de se relever de sa flaque d'eau, les yeux et l'esprit rempli de pensée bien ailleurs. Il semblait qu'elle était dans un monde particulier où Lyse pourrait également avoir sa place d'un instant à l'autre. Oh pourquoi pas … ce serait sa distraction de la soirée. Et pendant tous ce temps, le vieillard, qui avait la mine totalement gribouillé par ses dessins informes, ne daigna même pas se réveiller, à croire qu'il était mort. A bien voir, il était même improbable de dormir sous la pluie, le froid tapant contre la tiédeur d'une peau était un léger choc qui empêchait la somnolence. La jeune catin se demanda un moment si elle devait se pencher pour observer le visage de l'homme, mais elle se doutait qu'elle flancherait sous son propre poids. Elle n'avait nulle envie de se retrouver aussi souillée que la jeune fille.
    D'ailleurs, celle-ci pris l'initiative de tirer sur sa robe noire pour s'essuyer le visage, sans aucune gène. Comme si cet acte était d'un naturel pour elle. Lyse arqua ses sourcils pour observer la jeune fille d'un œil surpris. Que faisait-elle exactement dans un lieu pareil? Avait-elle attendu un tissus propre pour s'essuyer le visage alors que sa caboche devait en être rempli? Cette dernière retenait son entière attention, comme si elle lui livrait plusieurs informations sur l'inconnue qui avait alors commencé à parler.

    Ou plutôt à monologuer. A moitié abasourdit par cette trouvaille des plus originales, Lyse écouta la jeune fille fébrile qui venait de lui dégoter une histoire passionnante sur une servante qui ne devait être sale pour qu'elle-même puisse être propre. Un maigre sourire fendu ses lèvres alors qu'elle y voyait là un bon jeu de rôle. Cela ne changeait absolument pas de sa quotidienne, mise à part qu'il s'agissait ce soir d'une petite fille, certainement sans défense, en tout innocence. Une servante elle? Apparemment, elle avait surtout besoin d'une bonne gouvernante pour se relever sur ses pieds. Elle y réfléchit un court moment, posant même son doigt sur son menton pour paraître plus sage. Au final, elle attendit la fin de son discours pour se pencher légèrement en avant, les pieds bien droit et poser ses doigts sur le menton de la jeune fille, le fil toujours coincé autour de son annulaire. Elle releva la jeune fille de sa robe, tentant de lui faire lâcher sa prise et observer son visage de plus près. Encore un avantage d'être debout alors que l'autre non.
    L'inconnue paraissait beaucoup plus jeune qu'elle, gardant un brin d'enfance débrouillarde ou pas, mais surtout une innocence des plus démesurées. Un air machiavélique, voir angéliquement diabolique. En fait, elle se démarquait des autres jeunes filles en ayant son brin de coquetteries mais aussi d'espièglerie. Et aussi délicatement que possible, du moins par rapport à son degrés l'alcool dans le sang, Lyse glissa ses mêmes doigts vers la crinière blonde de la jeune fille, quoi que légèrement salie par la boue. Ne lui donnant point l'occasion de s'essuyer à nouveau sur sa robe, elle tira sur ses cheveux pour lui relever entièrement le visage vers sa gouvernante.

    Alors je vais devoir apprendre les bonnes manières à Madame. Levez-vous, vous vous salissez encore plus à être plus bas que terre dans cette position des plus ridicules.

    Sa voix venait pour la première fois de détonner dans ce coin de la rue, s'adressant entièrement à la jeune fille et non au vieillard qui avait commencer à ronfler et à parler dans son sommeil des plus profonds. Son regard s'attarda un instant sur ses affaires, tentant de voir ce qu'elle pouvait utiliser à cette instant pour avoir l'attention entière de cette gamine.

    Et cessez donc de vous comporter comme une enfant pourrie, ramassez vos affaires avant que vous ne perdiez vos feutres. Ne vous a-t-on jamais appris à garder vos bien? Je vais devoir refaire toute votre éducation.


    Elle n'avait alors aucun ton particulier dans sa voix, même pas l'once d'un reproche ou d'une gène. Un peu comme si les sentiments n'avaient aucune place dans ses mots, fraichement balancé d'un ton neutre pour plus d'impact. Certainement pour lui montrer qu'elle devait se montrer plus digne que cela pour avoir des mots plus doux. Est-ce comme cela que fonctionnait les gouvernantes par avant? Ce temps là était plus que révolu et au fond, Lyse n'en fichait bien. Ce qui l'importait, c'était de savoir exactement les aptitudes de la jeune fille face au rôle qu'elle venait d'endosser en quelques secondes. Lyse lâcha au même moment les cheveux de la jeune fille, se détachant également du dit fil de sa robe pour effectuer un pas en arrière. Passant sa main sur le pan de ses habits, elle tenta d'enlever la bave grotesque de la gamine avant d'adopter une posture élégante. Si elle voulait jouer, Lyse serait la première à la taquiner ouvertement sur sa première condition.

    Qu'attendez-vous demoiselle, que je vous cherche par la peau des fesses?
Revenir en haut Aller en bas
Ninon Cabannac

Ninon Cabannac


Messages : 31
Date d'inscription : 23/10/2009
Age : 30

Votre personnage
Âge: 19 ans
Grade / Métier: Because she's dumb-
Relations:

I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] Empty
MessageSujet: Re: I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt]   I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] EmptyLun 28 Déc - 6:35

      Et je frotte. Frotte. Frotte et frotte encore.

      Ninon avait le visage rouge, à cause du frottement continu de ses joues contre le tissu noir. Ca commençait à la démanger, un peu. Il lui semblait que c’était là quelque chose de grandement supportable, et qu’il n’y avait donc aucune raison de s’arrêter. Enfin, elle croyait. N’en était pas réellement sûr. Et puis, d’un certain côté, le geste lui permettait de gratter sa petite frimousse, de quoi faire passer un bref instant l’irritation pour mieux aggraver celle-ci après. Un cercle sans fin. Elle n’en avait pas conscience. Aussi lui fallait-il de l’aide, pour la stopper. Il ne fallait pas que ça devienne une drogue. Parce qu’il serait bête de passer le restant de ses jours, la tête scotchée contre un chiffon, à se perdre dans un mouvement balancier de haut en bas, juste pour se racler les joues. Mais ne nous attardons pas sur le possible devenir de la demoiselle, le pantin avait besoin d’un léger coup de ficelle de la part du marionnettiste, histoire d’arrêter la mécanique. Mais souhaitait-elle vraiment mettre un terme au manège enflammé ? Hum. Elle ne s’était pas vraiment posé la question. Embêtant. Mais la réponse au final lui importait peu, après tout, c’était presque devenu robotique maintenant. Et puis, cela lui donnerait l’occasion de réfléchir et de s’intéresser à quelque chose de plus ou moins concret, puisque l’image de la servante dans son esprit commençait à s’estomper peu à peu, si tôt après y avoir pensé. Aussi émergea-t-elle rapidement de ses songes, en sentant des doigts posés sur son menton, la chatouillant quelque peu, laissant ainsi un léger rire sortir d’entre ses lèvres, comme un doux murmure.

      La fille leva un bref instant son visage vers celui de son interlocutrice, et constatant qu’elle ne distinguait pas vraiment les traits de celle-ci, elle détourna brusquement le regard, guère intéressée par quelque chose qu’elle ne voyait pas. Etre touchée par un pot de yaourt qu’elle ne connaissait pas ne la dérangeait pas vraiment, pour ainsi dire, elle n’en avait strictement rien à faire. Après tout, quel genre de personnes voudrait lui faire du mal, hein ? Elle qui était si mignonne, si attachante, si insouciante, si bonne, si pleine de vie. Qui oserait s’en prendre à une adorable enfant ? Personne. Elle en était convaincue. Oui, un brin naïve la fille. Mais ne dit-on pas que l’espoir fait vivre ? Elle n’avait en aucun cas peur de sa servante. Ce serait la meilleure ça ! Cette femme était là pour la servir, pour exécuter le moindre de ses ordres, c’était sa fidèle servante. Celle qu’elle adorait, malgré le fait qu’elle ne la connaissait pas encore. Et puis, elle n’avait pas le temps de prêter attention à la gestuelle de la jeune femme, un nouveau passe-temps bien plus intéressant lui était venu à l’esprit. Celui d’avaler des gouttes de pluies. Tout à fait digne de sa majesté. Alors, sentant les mains de sa servante lui tiraient la tête en arrière, elle en profita pour ouvrir la bouche, et avalait, tandis que l’autre parlait. Elle n’écoutait qu’à moitié, mais avait compris l’essentiel : elle était sale, et elle avait mal aux cheveux. Tiens. Elle n’aurait jamais imaginé que sa servante puisse se comporter comme une brute. A moins que ce ne soit sa faute à elle, il est vrai qu’elle était un peu douillette pour le coup.
      Mais elle se releva sans rechigner, enfin consciente qu’elle se ressemblait plus à rien dans son vêtement. Une nouvelle robe toute neuve en plus. Elle tira la tronche. Une très vilaine grimace alors qu’elle se regardait, d’un air complètement dégoûté. Mais pas de panique, elle avait une solution pour redevenir propre, et digne. Digne de son rôle de reine. Celui qu’elle n’avait jamais eu mais qu’elle se plaisait à endosser sur le moment. Un bref coup d’œil vers sa servante, et elle entreprit de prendre la parole. Elle allait lui demander de lui laver son linge, de le lui sécher, afin que ce truc tout collant et tout poisseux reprenne enfin un peu d’allure. Hélas ! Le pot de yaourt la devança. Et Ninon fut profondément choquée des nouveaux propos apparus. Elle ? Une enfant pourrie ? Perdre ses feutres ? Une éducation à refaire ? Elle était donc si ratée que ça ? C’est vrai qu’elle ne prenait pas réellement soin de ses affaires, mais c’en était donc un handicape ? Et elle était une enfant pourrie… à dix-neuf ans. Ciel ! Cela voulait donc dire que depuis toutes ces années, elle n‘avait pas évolué ? Pas un poil ? Qu’elle était encore au stade des poupées et des dinettes ? Ho ! Comme c’était décevant ! Elle ne gouvernerait rien dans un tel état ! Il fallait absolument remédier à cette situation ! Heureusement que sa servante était encore là. Elle lui serait grandement utile, et elle pouvait se sentir fière d’avoir dénicher quelqu’un d’aussi serviable, qui prendrait soin d’elle, et qui l’aiderait à dominer le monde. Ou tout du moins son royaume pour l’espace de quelques minutes.

      La bouche grande ouverte, elle se dirigea vers sa servante, ébahie par la belle posture que celle-ci adoptait. Elle aussi, elle voulait apprendre à se tenir comme ça. Et elle s’imaginait déjà plus tard, après avoir reçu sa nouvelle éducation, digne reine. Comme c’était émouvant ! D’avoir retrouvé son pot de yaourt, celui qui soudainement lui était devenu si cher. Elle l’aimerait beaucoup, jusqu’au moment où elle viendrait à se séparer d’elle, à la chasser elle et son rôle de gouvernante de son esprit. Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour le moment, Ninon se devait de remercier sa si gentille servante. Aussi vint-elle la prendre dans ses bras, lui donnant un gros câlin, comme elle savait si bien le faire. Pauvre fille. Elle pensait donc réellement avoir un lien avec cette femme. Plus inquiétant : elle croyait vraiment à cette histoire de vie antérieure. Quoi que… Quel était le plus grave des deux ? Croire avoir été reine dans un moment passé, ou se persuader de connaitre à la perfection une personne qu’elle venait tout juste de rencontrer. Hum.

      -Je t’aime, ma servante. Mais je veux pas ramasser mes affaires, c’est nul. Moi je veux que tu m’apprennes à me tenir comme ça ! Et puis, ce n’est pas à moi de faire ça, mais plutôt à toi. Et tu n’es pas censé donner des ordres à ta maîtresse, ça ne se fait pas. Mais comme je t’aime, je te pardonne. Puis, laisses mes fesses tranquilles ! Elles ont rien demandé ! Aller ! Aller ! Apprends-moiiiii ! S’il te plait !

      Pas folle la fille. Ramasser ses affaires ? Et puis quoi encore. Qu’elle le fasse toute seule, ça, ça ne lui plaisait pas. En plus, elle préférait apprendre les postures distinguées, élégantes, raffinées. Voilà qui était à la hauteur de son rang. Futée, Ninon se para de ses plus jolis yeux de biches, pour mieux se plonger dans ceux de son interlocutrice. Peut-être cela l’aiderait-il ?

      -Dis ouiiiii, s’il te plaiiiit !

      Papillotant des yeux, elle afficha un sourire éblouissant, tentant tant bien que mal de prendre la marionnettiste par les sentiments.



      [Hj : Un post potiche, désolé. J'espère que tu trouveras matière à répondre :/]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] Empty
MessageSujet: Re: I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt]   I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
I don't know what to do with... myself_[Lyse-le pot de yaourt]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Un pot de yaourt pour Ninon ?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
London Bridge is Falling Down :: ♦ Downtown ♦ :: ♦ London Streets :: ♦ Streets and Alleys-
Sauter vers: