London Bridge is Falling Down
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Angleterre. 24ème siècle. Entre les crimes et les meurtres, la ville de Londres n'est plus du tout ce qu'elle était...
 
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Tara Delbreil

Tara Delbreil


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MessageSujet: Unwanted Visit [Libre]   Unwanted Visit [Libre] EmptySam 26 Juin - 7:22

La confiserie…
Il s’agit d’une petite boutique parmi tant d’autres que celles se trouvant dans la même rue, la boutique au rez-de-chaussée, à l’arrière les cuisines et les pièces servant au stockage des marchandises, et à l’étage le lieu d’habitation du marchand. Toutes logées les unes à côtés des autres, dans un des rares quartiers suffisamment florissant de ce Londres dévasté. Et pour cause, les quartiers alentours appartiennent à des personnes aisées, faisant partie de la noblesse aristocratique, ou à des Agents du Chaos. Ajoutons à cela que le Palais du Westminster se trouve non loin, à une vingtaine de rue plus haut.
Cet emplacement avantageux, Barley en est le seul responsable, ayant effectué ce métier toute sa vie, le vieux Confiseur avait pour priorité absolue de pouvoir à nouveau vivre de son travail. Jadis il avait raconté son dur combat à une Tara, alors, trop jeune pour en trouver un quelconque intérêt et qui, d’ennui, s’en mangeait presque les cheveux à force de jouer avec.


La première chose que l’on puisse en voir, est une façade dans des tons bordeaux, salit par la pluie et le temps où l’on peut apercevoir en écriture blanche neutre « Sweetshop ». Pas très attirante au premier regard, la porte d’entrée au centre, deux grandes vitrines très propres l’encadrant. Cependant, si l’on daigne aller au-delà de cette face si modeste, et que notre regard ose percer, malgré le temps maussade si propre à Londres, plus loin que le petit panneau « Open » en écriture verte sur fond blanc, accroché sur la vitrine de droite, alors l’envie de confirmer cette folle vision, pousse à y entrer.

Spoiler:
C’est une agression, oui monsieur, une agression. Mais une agression de couleurs ! Outre un intérieur composé principalement de bois vernis, du plancher au plafond, tout le reste n’est qu’un arc-en-ciel de sucreries. Sur la grande étagère à votre gauche, en entrant, dans des bacs de verres laissant voir leur contenu, des centaines de bonbons gélifiés en forme de divers animaux, en serpentin, en forme de fruit ou de légume, de forme ronde, triangulaire ou carré. De la gomme à mâcher, tantôt unicolore, tantôt diverses couleurs se chevauchant, tourbillonnant dans des agencements tous plus improbables les uns des autres. Des bonbons gélules laissant exploser les contrastes de couleurs, bleu sur noir, blanc sur jaune, rouge sur vert, il n’y a pas de loi, le goût est le seul juge. Mais interdiction d’y toucher, seule la vendeuse vous en sert.

Sur l’étagère à votre droite, contenu dans des pots de verre, parfois dans de petites boites dans un premier temps tout ce qui ne peut pas être laissé à l’air libre, le nougat, truffes au chocolat, caramel, bretzels, réglisse, pâte de fruit etc… Pour les plus pressés des pots déjà tout prêt, composés de marshmallow, sucres d’orge, sucettes, confiserie au sucre cuit, les fameuses poudres acidulées, les colliers de sucre cuit et la sélection est encore longue.
Généralement le regard s’arrête ensuite sur un présentoir sur la droite, rempli de sucettes, souvent surnommé « l’arbre à sucette » par les plus jeunes, où trônent fièrement une vingtaine de sucettes de formes et couleurs différentes, tantôt en spirales, tantôt rondes, tantôt allongés, tantôt rouge et jaune, tantôt multicolores.

Puis sur la gauche, une petite table ronde à bords arrondis en bois verni d’une couleur bien neutre par rapport au reste, un petit brun vieilli, elle se tien sur trois pieds à bout spiralés. Elle est généralement accompagnée deux chaises d’un même bois, de forme au contraire plutôt brute et carrée, parfois trois ou quatre quand il y a du monde qui en réclame. On trouve généralement sur cette table quelques journaux, ou livrets de diverses préparations de bonbon proposés pour les commandes spéciales. Cette table sert généralement aux gens qui souhaitent rester un peu papoter avec la vendeuse si agréable.


Enfin quand le regard finit de faire le tour de la pièce, il se dirige évidemment en son centre. Au fond de la boutique se tient le comptoir, également en bois poli, on y trouve tout à droite un vase de sucettes, et tout à gauche la caisse, de ci de là quelques paniers en osier comportant généralement des bonbons en sucre cuit, caramel au gout fruité, ou encore quelques boules de gomme le tout en vrac. Sous le comptoir, à travers des vitrines, les œuvres de la Confiseuse. Tantôt des reproductions de rues de Londres en réglisse, tantôt des personnages colorés en guimauve, ou encore des sculptures d’animaux couplant plusieurs bonbons.
A l’arrière sur un deuxième comptoir placé contre le mur, la machine à barbe-à-papa, ainsi que quelques pots en verre encore vides. Sur le mur un présentoir de bois où sont suspendus des sucres d’orge de différentes couleurs.

Enfin, se tenant, à côté de la caisse, la petite vendeuse de bonbon de Londres, Tara.



Elle s’ennuyait en ce Mardi jour, comme tous les Mardis, personne ou presque n’était passé, ce n’est pas comme le Lundi où les enfants des écoles et collèges alentour, se ruait dans le magasin à peine sorti des cours pour y trouver le seul réconfort du triste début de semaine…
Le Mercredi et le Vendredi, n’en parlons pas. Le Jeudi était pareil au Mardi, mais elle avait déjà plus de paperasse à faire, le stock à recompter…parfois elle fermait plus tôt pour s’occuper des quelques commandes dont on l’avait chargé, pour les rares fois où cela arrivait bien entendu. En y pensant...un mauvais souvenir resurgit, celui d’un homme se présentant un jour en lui demandant de lui faire deux paires de menottes en réglisse ainsi qu’un fouet de la même matière…Brrr elle en frissonnait de dégout rien que d’y repenser, heureusement qu’il lui avait offert en plus une prime de « secret professionnel » qui était assez conséquente, sinon elle ne l’aurait jamais fait…Passons, passons…
Le Samedi, jour béni des familles qui passaient souvent, soit le matin avant une ballade, ou en fin d’après midi afin de récompenser les enfants pour la journée passée, même si les enfants ne sont pas les seuls à trouver leur compte dans la Confiserie…
Et enfin le Dimanche mes amis, jour du Seigneur, le petit panneau est tourné du côté rouge « fermé ». Généralement, Tara se lève très tôt afin de faire les courses nécessaires aux confiseries qu’elle préparerait dans la journée même. On ne remplit pas les étagères par magie !


Mais pour l’heure Tara était en grand conflit intérieur. L’enfant en haillon se présentant devant elle, les mains tendues, en piteux état, le regard pétillant et brulant d’espoir touchant en plein dans le mille à travers les défenses de Tara.

Clak. La porte s’est fermée, elle a capitulé, il est parti. Oh il n’est pas parti triste ! Son visage rayonnait, resplendissait d’une joie intense, des caramels plein les mains, après un « merci » tout aussi aveuglant, il s’en était allé, avait doucement claqué la porte de la Confiserie. Il était arrivé sans rien, et était reparti avec quelque chose.

Ce n’est pas normal, bon sang ! Elle aurait dût dire « non », trois lettres, un mot…mais bien sûr « oui » est tout aussi simple, et il a fallut qu’elle choisisse le plus mauvais des deux. Qu’est ce que Barley dirait s’il avait vu ça ? Peut être la réprimanderait il ? Peut être lui dirait il un doux sourire aux lèvres qu’elle a fait un choix très noble. Quelle importance ! Barley n’est pas là !
De plus les temps sont durs, malgré les apparences qu’elle se donne et qu’elle donne à la Confiserie, c’est de plus en plus délicat de joindre les deux bouts. Et voilà que par un caprice, non, une faiblesse grossière et maladive, elle se permettait de laisser un vagabond partir les poches pleines sans avoir déboursé un seul sou !
Bon…elle l’accorde, la petite marguerite qu’il lui avait apporté comme maigre échange était bien jolie…Mais diable ! Et s’il rameutait ses copains ? Que ferait-elle face à une bande de gosses des rues réclamant justice. Bien sûr qu’elle les mettrait illico à la porte mais là n’est pas le problème ! Vous voulez savoir le problème ?


_ Je suis une nouillasse…conclut Tara, tout sourire ayant disparu en même temps que l‘enfant, le regard dans le vide, complètement abasourdi par sa bêtise.

Elle finit enfin par s’étaler de désespoir sur son comptoir, en tapant machinalement sa tête sur ce dernier –comme si elle pouvait avoir mal…- en répétant au même rythme ces mots.


_ Je suis une nouillasse. Je suis une nouillasse. Je suis une nouillasse…

Elle s’interrompit, se rendant compte que quelqu’un l’observait…
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Jodie Farkind Kingstone
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MessageSujet: Re: Unwanted Visit [Libre]   Unwanted Visit [Libre] EmptyLun 28 Juin - 3:36


  • La rue de la Confiserie. Une rue qui semble comme les autres, remplie de passants, d'hommes en uniformes, de mères qui tenaient leurs enfants par la main, de jeunes gens qui séchaient leurs cours, une cigarette à la main. Une masse, non pas compacte, mais plutôt clairsemée qui passait au rythme des horaires de travail. Mais, prenons une personne, au hasard, dans cette rue-là. Pourquoi pas cette jeune femme là, oui, avec une chemise violette très foncée, ouverte sur un fin débardeur blanc ? Oui, cette jeune femme avec ses cheveux mal décolorés et ses grosses lunettes d'aviateur ! Oui, c'est bien de Jodie Farkind Kingstone dont je veux parler !

    La jeune femme, complice du chef des Rebelles, traînait effectivement dans la rue qui menait à un de ses magasins préférés : la Confiserie ! Ce genre de magasin qui vous donne envie de tout acheter d'un coup avec toutes vos économies et de se nourrir de sucreries et de bonbons pendant le restant de vos jours ! Auparavant, la jeune américaine n'avait jamais spécialement prêté attention à la Confiserie : elle était passée devant, elle avait acheté un paquet d'ours en guimauve, mais rien de plus. A présent, elle était devenue une habituée. Une habituée indésirable en réalité...
    Pourquoi ? Tout simplement parce que ses arrivées étaient souvent synonymes de : "On a une mission !" ou de "Hey ! Le boss il veut savoir pourquoi tu as tué untel" etc, enfin, le genre de choses qu'on préfère ne pas confronter. Ah, elle se confond bien dans la foule cette petite américaine et si vous saviez ! Si vous connaissiez un peu tous ces gens qui traînent dans la rue, mine de rien...
    Parce que c'était bien, mine de rien que Jodie marchait de son habituel pas flâneur, un peu lent, nonchalant, ses lunettes de soleil par temps nuageux, portait des documents importants dans sa besace aux couleurs de l'Amérique, là où elle aurait du naître et vivre. Eh oui, elle avait du boulot à faire cette petite Jodie, c'était d'ailleurs pour ça qu'elle flânait, errant sans but à travers toutes les rues de Londres, en soupirant comme une âme en peine qui porte sur ses épaules des siècles de souffrance !
    Disons qu'elle avait du retard dans sa paperasse. Beaucoup de retard. Et elle connaissait trop bien Lucius (ou du moins, elle le connaissait assez bien) pour savoir qu'il allait encore lui faire des trucs bizarres pour qu'elle se dépêche de faire son boulot. C'était dur d'être chez les Rebelles, si si ! Ne croyez pas qu'on passe son temps les pieds sur la table à siroter un café en attendant des amis pour aller au bar, non, non, pas du tout, pas du tout !


    La jeune femme se décida enfin ! Quitte à traîner, autant traîner efficacement ! Elle s'approcha d'un pas décidé de la Confiserie. Un petit garçon, encore un petit orphelin qui courrait les rues affamé, entrait avec un grand sourire. La jeune femme s'arrêta net. Depuis quand ces petits garçons sans le sou entraient dans la Confiserie ? D'habitude, ils se contentaient de baver sur la vitrine ! Jodie fronça légèrement les sourcils et baissa ses lunettes sur son nez pour mieux voir l'impossible. Le petit garçon finit par ressortir quelques minutes plus tard, les mains remplies de sucreries ! La jeune femme eut un choc avec cette réalisation ! Quoi ? Ce petit inconnu qui passait avait le droit à des bonbons gratuits alors qu'elle ELLE qui avait entraîné Tara chez les Rebelles (bon, d'accord, c'était pas toujours un cadeau...), ELLE n'avait pas ce droit suprême ! Jodie poussa la porte de la Confiserie et entra d'un pas décidé ! C'était the last straw ! Ciel !

    L'odeur acidulée des bonbons l'assaillit, comme à chaque fois et la jeune femme ne put s'empêcher de respirer profondément cet air frais et sucré. La jeune femme rousse derrière le comptoir, connue sous le nom de Tara ou de Big Sis' était en train de se taper allégrement la tête sur le comptoir en répétant qu'elle était une nouillasse. Jodie qui était toujours aussi théâtrale leva les bras au ciel et les agita comme en proie avec un quelconque démon :

    - Tu es une nouillasse !!! renchérit-elle. Tu es une nouillasse, pourquoi MOI j'ai pas le droit à des bonbons gratuits.

    Si les gens savaient qu'en suivant une jeune femme anonyme dans la rue, ils pouvaient tomber sur la complice du chef des Rebelles et apprendre, par la même occasion, qu'elle était aussi puérile que l'orphelin qui venait de sortir de la Confiserie. Sauf qu'elle n'aurait pas de bonbons gratuits, elle. Monde cruel.
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Tara Delbreil

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MessageSujet: Re: Unwanted Visit [Libre]   Unwanted Visit [Libre] EmptyLun 28 Juin - 4:50

Tara releva lentement la tête, se préparant psychologiquement à tout type de scénario. Car le fait de se frapper la tête sur le comptoir en se traitant de nouillasse ne mettait pas franchement en valeur le côté "vendeuse très professionnelle". Or c’était l’illusion que Tara souhaitait donner à tous ses clients. C’est donc, une vague d’angoisse dans le ventre, prête à reprendre son sourire hypocrite à la « Barley » qu’elle s’apprêtait à affronter la situation délicate où elle s’était fourrée. Ce qui ne faisait, à son grand malheur, qu’approuver ses dires, elle était bel et bien une nouillasse. Quelle idée d’être aussi inconsciente !
Elle s’était préparée à tous les types de scénario, mais surement pas à celui-ci, qui était, disons le franchement, le pire.

- Tu es une nouillasse !!! Tu es une nouillasse, pourquoi MOI j'ai pas le droit à des bonbons gratuits.

Haussement d’un sourcil désapprobateur, signe d’irritation non contenu. Arrêt sur image… Une grande femme mince, une paire de lunettes de soleil d’une taille démesurée posée sur son nez mais qui ne suffisait pas à cacher la mine boudeuse qu’arborait cette dernière. Outre le signe non trompeur que représentent à elles seules les lunettes de soleil, les cheveux, négligemment décolorés de part et d’autre ne firent que confirmer la vision de Tara. Jodie Farkind Kingstone, alias son pire cauchemar, ou encore, le clou de la journée !

_ Oh shit…Ne put se retenir de soupirer Tara.

Qu’importe si elle l’avait entendue, ce n’est pas comme si Jodie n’avait pas l’habitude de voir Tara s’exaspérer pour un rien en sa présence, au contraire. Non pas qu’elle détestait cette chère Di, mais quitte à passer une journée horrible, autant qu’elle ne s’enchaine pas par une nuit horrible.

Tenant enfin compte de la remarque de sa tendre amie, Tara lui répondit alors :

_ Grandis un peu ! Est-ce que toi tu es un petit gamin avec une bouille adorable, venu m’offrir une pauvre Margueritte dans l’espoir de pouvoir passer au moins cette nuit ? Non ! Alors tu paies comme tout le monde.

Remarquant enfin le ridicule de ses propos Tara soupira encore une fois, posa un coude sur le comptoir et plaça négligemment son visage sur sa main, souhaitant se changer les idées à la vision, peut être, d’un bac qui aurait besoin d’être rempli, de sucettes à ajouter sur l’arbre, ou même le comptoir à nettoyer. Erreur, son regard vint se poser sur le vase à sucettes, où se tenait, timidement, parmi ces dernières, une jolie marguerite à pétales blanches. Et voilà, Tara pouvait maudire sans ménagement sa faiblesse. A quoi bon avoir pitié d’un enfant alors qu’il y en a des centaines comme lui entrain de crever dans Londres. En plus elle prenait la défense de ce gosse ! Et voilà qu’elle passait ses nerfs sur sa meilleure amie. La pauvre, ce n’est pas comme si Di était méchante, elle aussi elle pourrait mériter des bonbons gratuits, après tout ce n’était pas comme si elle avait des dettes envers Tar…Mais attendez une minute !

_ Mais si ! Tu as des dettes envers moi en plus ! Se reprit aussitôt Tara. Ne fais pas l’innocente ! La dernière fois que tu m’as emmené boire avec ces sauvages qui te servent de potes, vous m’avez tous plantés sur place avec l’addition ! Tu sais combien ça coûte l’alcool de nos jours ? Oh bien sûr que tu le sais ! Te fous pas de moi ! Limite je devrais doubler les prix rien que pour toi !

Ca y est, on avait perdu Tara, dans son emportement elle se mettait à faire de grands gestes, dansant au même rythme que ses mots. Ses bras se replaçant toujours au même endroit, c’est-à-dire les hanches, accentuant son exaspération.
Quand ses yeux se posèrent à nouveau sur la marguerite, elle songea qu'il faudrait qu'elle fasse la même...en gelée peut être, ou en guimauve...

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